Le PER fête ses 1 an : quel bilan ?

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Né sous la loi Pacte du 22 mai 2019, le Plan d’épargne retraite (PER), entré en vigueur le 1er octobre 2019 a soufflé sa première bougie cette année.

Ayant pour but d’harmoniser la constitution de capital à destination de la retraite, ce nouveau contrat vient remplacer progressivement les anciens plans d’épargne retraite (Perp, Madelin, Perco…), qui sont fermés à la commercialisation depuis le 1er octobre 2020.

Un cadre législatif simplifié qui permet de préparer un complément de revenus après l’activité salariale et le départ à la retraite, qui est souvent le signe d’une baisse des revenus et du pouvoir d’achat.

Avec un système de répartition social qui vacille et des complémentaires retraites qui fondent comme neige au soleil, les particuliers et professionnels sont encouragés par ce renouveau juridique de l’épargne retraite à appliquer un modèle « Beveridgien » de capitalisation pour permettre aux seniors qui sortent du monde du travail de maintenir leur niveau de vie pendant leur retraite.

 

Différentes formes de souscriptions possibles

Possibilité de l’ouvrir pour un mineur, ou encore aux travailleurs non-salariés, le PER individuel vise large et prévoit une sortie en rente, ou en capital à hauteur de 100 % à la retraite du souscripteur, nouveauté par rapport à son prédécesseur.

Point important, l’illiquidité du contrat dure pendant toute la vie active de l’investisseur. Il faudra attendre la retraite pour avoir de nouveau son capital disponible.

Cependant, certaines conditions existent afin d’offrir la possibilité de pouvoir dénouer le contrat, notamment dans le cadre de l’achat d’une résidence principale, ou d’un cas de force majeur (maladies, invalidité…).  

Petit frère du Perco, le PER d’entreprise collectif et/ou obligatoire permet de mettre en place une solution de placement durable et pérenne pour les salariés de la structure et peut-être alimenté de différentes façons (versements volontaires, obligatoires, Compte épargne temps, intéressements…). C’est seulement l’option de reversement des sommes en rente viagère qui sera envisageable dans le cadre d’un PER d’entreprise, et non une sortie en capital.

Dans ce remaniement de la solution d’épargne à la retraite effectué à travers la loi Pacte, quel constat pouvons-nous dresser à ce jour ?

 

Des avantages qui séduisent les français

La volonté du gouvernement était d’apporter une amélioration concrète de l’épargne-retraite, et les avantages qui découlent de ce placement sont nombreux :

  • Un placement long terme qui permet d’allouer une partie de son capital et de le faire fructifier dans le temps. La diversification de l’allocation du contrat est donc un point important afin de diluer le risque entre les supports. Ceci étant dit, plus le PER est ouvert tôt, plus la donnée du temps agira positivement et pérennisera le placement en lissant le risque dans la durée.
  • Un avantage fiscal non négligeable pour les épargnants, les sommes investies durant l’année seront défiscalisées à hauteur de votre tranche marginale d’imposition. Pour 10 000 euros investis sur l’année et une tranche marginale d’imposition à 30%, vous défiscaliserez 3 000 euros sur cette année.
  • Un contrat qui a gagné en flexibilité, notamment sur le déblocage des fonds à destination d’un achat de résidence principale, chose qui n’était pas possible précédemment. Cette donnée permet de préparer un premier achat immobilier et d’assurer la direction prise de l’utilisation des fonds du contrat.

Le PER s’adresse donc à des investisseurs qui ont une vision long terme, et qui ont un besoin de défiscalisation. Il permet d’agir sur deux axes essentiels à la constitution de patrimoine, la création de capital et la défiscalisation.

 

Quelques nuances à apporter dans certaines situations

Bien que le PER confère des avantages non négligeables et qui expliquent l’engouement des français à souscrire à celui-ci, il est important de connaître les limites du contrat et de les appliquer à sa situation patrimoniale :

  • Un avantage successoral limité. En effet, l’âge pris en compte dans l’abattement sur la succession et celui du décès du souscripteur. Ce qui matérialise un abattement de 30 500 euros sur l’ensemble des successeurs…Là où le contrat d’assurance-vie confère une poche d’abattement de 152 500 euros par successeur.
  • Au déblocage des sommes présentes sur le contrat, la taxation s’effectue sur la totalité du capital de la façon suivante : prélèvement forfaitaire unique (30%) sur les plus-values, et à la tranche marginale d’imposition + les prestations sociales sur les sommes investies.
  • Les fonds immobiliers présents dans le contrat rentrent dans le cadre de l’impôt sur la fortune immobilière.

Dans ce remaniement de la solution d’épargne à la retraite effectué à travers la loi Pactequel constat pouvons-nous dresser à ce jour ?

 

Une transition a effectué entre les contrats

Le gouvernement incite les investisseurs à souscrire à ce nouveau dispositif et de basculer de l’ancien au nouveau PER, moyennant des frais de transfert qui varie selon les assureurs. De plus, jusqu’en 2023, un rachat total d’un contrat d’assurance vie de plus de 8 ans afin d’investir dans un PER permettra au souscripteur de bénéficier d’un double abattement fiscal sur les plus-values générées sur le contrat, et si cela s’effectue plus de 5 ans avant le départ à la retraite.

 

Une première année encourageante

Du 1ER octobre au 31 décembre 2019, les français ont ouvert plus de 84 000 Plan Épargne Retraite, ce qui représenterait près de 485 millions d’euros d’encours. C’est le meilleur accueil obtenu après 3 mois de collecte, tous produits financiers confondus.

En effet, les nombreux atouts de ce placement, d’un point de vue constitution de patrimoine et défiscalisation ont été accueilli positivement par les français, et cela s’est ressenti dans le 1er trimestre de collecte.

Cette vague d’engouement s’est perpétué sur le début d’année 2020, et malgré la pandémie de Covid-19 et cette situation inédite qui a plongé les investisseurs dans un climat d’incertitudela collecte a suivi son cours, bien que quelque peu freinée par le confinement.

Les ouvertures de contrat se sont poursuivies, et les chiffres de collecte sur le 1er semestre 2020 confirme la vague dynamique de la fin d’année 2019.

Jusqu’à fin juin 2020, ce sont 210 000 PER qui ont été ouvert, ce qui représente 1,5 milliard d’encours. De plus, la collecte devrait s’accélérer sur cette fin d’année 2020, afin de pouvoir bénéficier de la déduction fiscale octroyée à hauteur de votre tranche marginale d’imposition sur la somme investie annuellement dans le PER.

L’engouement devrait continuer sur sa lancée, mais attention à la transition qu’il faudra gérer entre les anciens et nouveaux contrats qui représentent la moitié des ouvertures au nouveau PER depuis octobre 2019 et l’illiquidité du contrat qui pourrait freiner certains investisseurs.

Article publié le 29 Octobre 2020
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