Le PER est-il plus avantageux que l'assurance-vie pour préparer sa retraite ?
5 min. de lectureNouveau produit d’épargne apparu en octobre 2019, le PER est un dispositif plus simple, plus souple et plus attractif que ses prédécesseurs. Si l’assurance-vie reste le produit préféré des français à l’heure actuelle, cette nouvelle enveloppe permet-elle de la concurrencer ? Petit tour d’horizon.
Le PER, produit d’épargne retraite, est un nouveau dispositif commercialisé depuis le 1er octobre 2019. En regroupant les anciens dispositifs tels que le Perp, le Madelin ou encore le Perco, ce nouveau produit vise à inciter les Français à ce tourner vers un produit plus dédié à l’épargne retraite que l’assurance-vie. Avec des conditions spécifiques, des avantages et des inconvénients sur chacun des deux enveloppes, il est intéressant de voir quels sont les profils qui s’adaptent à un type de produit.
Le PER et assurance-vie : les points communs
L’objectif du plan d’épargne retraite est d’offrir un contrat dédié à la préparation de la retraite. Pour cela, il vous permet de construire un capital venant pallier à la baisse des revenus une fois l’âge de la retraite. L’assurance-vie, quant-à elle, fonctionne comme un couteau suisse de l’épargne : en effectuant des versements libre de votre capital, il est possible de le récupérer à tout instant. Elle permet de faire un tour d’horizon des projets et de financer un projet spécifique, de se constituer un capital ou encore de préparer une succession avec les bénéficiaires désignés. Cependant ces deux contrats présentent de nombreuses similitudes.
- Des enveloppes plus souples : ces deux contrats ou enveloppes peuvent être ouverts par des personnes physiques, sans conditions relatives à l’âge, à la situation professionnelle ou personnelle. En d’autres termes, cette enveloppe, qu’il s’agisse de l’assurance-vie ou du PER, peut être ouverte par un salarié, un travailleur indépendant (non salarié), une personne à la retraite pour l’assurance-vie ou par un parent qui souhaite ouvrir un contrat pour son enfant (quand celui-ci est encore mineur).
- Des modalités de sortie améliorées : pour l’assurance-vie, il est possible de récupérer son épargne à tout instant lors du parcours du particulier. Lors du départ à la retraite, il est possible d’obtenir le capital sous forme de rente, de capital ou encore une combinaison entre les deux. Pour le PERP, il a souvent été question de la rigidité du produit, bloqué durant la vie active du particulier mais également des options très limitées à la sortie. Désormais, les conditions permettant une sortie anticipée sont plus souples (comme pour l’achat d’une résidence principale) mais sont également plus nombreuses à la sortie : comme pour l’assurance-vie, il est possible de sortie sous forme de rente, de capital (partiel ou total) ou en choisissant les deux également.
- Des versements libres : qu’il s’agisse d’un versement de 200€ ou de 10 000€, du montant ou de la récurrence, une fois par an ou par jour, il est désormais plus simple de réaliser des versements sur ses enveloppes sans limites. De plus, il est possible, soit d’effectuer des versements ponctuels, spontanés et non spécifiés. Il est également possible de programmer des versements mensualisés. Cela peut être réalisé par exemple, afin de ne pas avoir à se soucier du montant ou du jour en question. Par ailleurs, cette stratégie de programmation n’empêche pas de recevoir une augmentation ou une prime exceptionnelle d’activité. Cette prime reste transférable sur son enveloppe sans que cela ne modifie les conditions initiales. Cette somme peut donc être transférée partiellement ou dans son intégralité en plus des versements mensuels.
- Des bénéficiaires librement choisis : Avec ces deux contrats, il est possible de choisir les bénéficiaires qui obtiendront le contrat et l’épargne disponible lors de votre décès.
Le PER et assurance-vie : les particularités de chacun
- Lorsque l’on sélectionne une assurance-vie, on sait dors est déjà que l’épargne est disponible à tout instant durant notre parcours professionnel. Il n’y a pas de contraintes relatives à la durée, à l’ancienneté ou encore au montant déposé sur le contrat. Le PER est ,quant-à lui, plus stricte sur ces conditions et, sauf exception, demeure bloqué jusqu’au départ à la retraite. Comme vu précédemment, il est possible de profiter des cas de déblocage anticipé. Cependant, cela reste relativement plus contraignant que l’assurance-vie. Cette différence est fondamentale puisqu’elle explique la génèse et la philosophie de ses produits : l’assurance-vie est un accompagnement des projets quand le PER prépare la retraite.
- PER - préparer la retraite : le PER vise à constituer un capital durant la période de vie active afin de permettre d’obtenir un revenu complémentaire à la retraite. La logique de ce contrat fonctionne donc sur ce principe qui fait que toutes les sommes seront bloquées jusqu’à l’âge légal de la retraite ou plus précisément jusqu’au départ effectif d’un employé ou d’un indépendant à la retraite. Il s’agit d’une épargne fructifié sur le long terme. Dans un second temps, on retrouve désormais au sein de la Loi Pacte de 2018, un nouveau mode de gestion pour les particuliers afin d’optimiser au mieux leur contrat, la gestion pilotée. Il s’agit ici de trouver le meilleur rapport performance/risque et ainsi de permettre à l’épargnant de réaliser de belles plus values sans nécessairement prendre des risques démesurés. Cette gestion pilotée prend en considération l’âge du détenteur du contrat. Plus un particulier est jeune, plus les encours seront risqués pour réaliser d’importantes performances, en revanche lorsque l’âge de la retraite approche, il s’agit de se tourner vers des encours plus sécurisés. Cette gestion n’existe pas sur l’assurance-vie.
- L’assurance-vie - l’assurance tout projet : L’assurance-vie permet de réaliser toutes sortes d’objectifs distincts en se constituant un capital et en le faisant fructifier. L’objectif de ce contrat est d’apporter des garantis aux épargnants et d’être disponible pour n’importe quel type de projet, allant du financement des études des enfants, à la préparation de la succession en passant pour le financement des travaux de rénovation de la maison. En effet l’assurance-vie se situe plus comme un contrat souple pour les personnes n’ayant pas encore de projet précis ou complémentaire de la retraite. Les conditions de sorties sont souples et plus avantageuses avec le temps (après 8ans de détention du contrat les plus values sont moins taxées), et il est possible de racheter son contrat partiellement ou dans son intégralité.
En conclusion : Le PER pour les tranches marginales élevées
Le PER est particulièrement intéressant pour les particuliers se situant dans un tranche marginale d’imposition allant de 30% à 45%. Le premier avantage du nouveau PER est de permettre la déduction des versements effectués sur le plan d’épargne retraite des revenus imposables. Cet avantage est rapidement inefficace pour les petites tranches marginales qui ne payent que peu ou pas d’impôt. Il existe deux solutions face à ce phénomène : d’une part, pour les plus petites tranches d’impositions, il est possible de ne pas faire déduire les versements et d’obtenir une fiscalité plus faible à la sortie. On peut aussi partir sur une assurance-vie, produit qui restera le plus avantageux sur le long terme pour les particuliers ayant une tranche marginale moins importante. Les tranches marginales plus élevées peuvent se tourner plus simplement vers le PER.
L’objectif initial du PER n’est pas d’acquérir une résidence principale. Cette stratégie est désormais disponible mais plus recommandée pour les enfants. En effet, il est possible d'ouvrier un contrat à leur nom afin de leur transmettre à leur 18 ans. Ces derniers pourront ensuite le débloquer pour acquérir leur premier bien. Il s’agit d’une souplesse appréciable mais pas d’une stratégie patrimoniale aboutie pour un couple ou un célibataire qui cherche à d’abord se constituer un capital retraite.